Etre un salopard ou ne pas l'être. Certains diront que cela ne change rien. D'autres penseront au contraire que cela change tout.
Eh bien la réponse est au milieu du chemin. Le jour où je suis devenu un salopard, plein de petites choses ont changé. Presque de façon imperceptible. La manière dont la boulangère me rend la monnaie, la poignée de main de mon banquier, le sourire complice d'une serveuse...Ce qui a changé, c'est tout simplement le regard des gens. J'ai obtenu ce jour là, ce jour béni où j'ai fondé avec mes comparses la team la plus controversée du poker moderne, plus de respect et d'admiration qu'Antoine Saout n'en aura jamais. Les salopards, c'est mon Main Event.
Depuis, il ne m'arrive que des choses formidables. Ne serait-ce que quelques jours après ce changement radical dans ma vie, je partais deux semaines aux Etats-Unis et découvrais Vegas. Mieux, je remportais 2 mois plus tard un package pour participer à un Event des WSOP et je retournais à Vegas (cf.
Les 10 commandements du salopard à Vegas). La suite n'est qu'un enchainement d'évènements merveilleux: je change de voiture, je change de maison, je couche avec des mannequins, ma femme me quitte mais j'en trouve une mieux. Tant de bonheur m'amènera même un jour à rire d'une des blagues d'ArtPlay. Je sais que ça parait fou, mais c'est pourtant bien vrai.
Tel est désormais mon quotidien: luxe, calme et volupté. Dans un mois j'entamerai la deuxième étape de mon aventure "Passe des vacances à l'oeil et gave toi de p'tits fours" en partant pour Marrakech avec une dizaine d'autres degens, dont mon fidèle compagnon Tamerlan et, je l'espère, JE_BLUFFE_SOUVENT alias "la tarlouze du tapis vert". Un périple qui s'annonce dantesque et dont les meilleurs moments seront sans doute contés sur ce blog.
Mais ce n'est pas tout puisque ma success story digne d'un Kennedy aura tapé dans l'oeil des plus grands impresarios de la planète poker. C'est finalement xewod qui aura raflé la mise en m'offrant d'interviewer les plus grandes stars (Annette Obrestad), ou tares (Tilou), de la planète poker (voir
Le blog de xewod).
Je bénéficie d'une liberté de ton totale, xewod étant très proche de l'état d'esprit salopard. Néanmoins je m'impose une certaine retenue en ne posant pas certaines questions ou en ne dévoilant pas certaines informations. Comme par exemple cette question à Vikash Dhorasoo qui est finalement restée dans les cartons: "La première fois que tu as rencontré Bertrand Delanoë, il t'a demandé si tu parlais français. Aujourd'hui tu es Chargé de mission auprès de la Ville de Paris. Ca consiste en quoi? Vendre des roses dans des bistrots?".
D'ailleurs, j'avais songé à intituler ce billet: "Mon histoire d'amour avec Antoine Saout". Voilà plusieurs semaines que notre ami a accepté le principe d'une interview. Pourtant depuis quelques temps il se livrait au jeu du chat et de la souris et usait de toutes les combines pour ne pas avoir à répondre à mes questions.
Et puis la semaine dernière, xewod a organisé son célèbre freeroll à bountys. Il avait à cette occasion mis en place un chat réservé aux joueurs jouant le rôle de bountys, et notamment moi-même, Antoine Saout et quelques autres (JFCEZ, Camelia...). A ce stade, un bref historique de ce chat est nécessaire:
Etape 1: JFCEZ confie qu'il est broke et tente de se faire staker par Antoine Saout
Etape 2: Antoine s'amuse bien en postant des messages à 2 lettres. A ce moment précis, il est encore heureux de vivre.
Etape 3: Camelia confie qu'elle n'a jamais couché avec un November Nine.
Etape 4: Je fais perdre son sourire à Saout en lui demandant quand il compte répondre à l'interview.
Etape 5: "la chui overbook, jé pa tro le tem"
Etape 6: Je perds mes nerfs, lache quelques trucs dans le chat et me barre.
Etape 7: Je reviens pour découvrir qu'Antoine a bien avancé avec Camelia. Il lui propose une séance de coaching perso: "vien sur evrest, je te feré voir dé moove"
Etape 8: Je lui demande s'il se fout de ma gueule en ayant du temps pour ça mais pas pour l'interview. Il répond en postant un smiley triste et en quittant le chat. De son côté, JFCEZ essaie de gratter 10$ à Camelia pour se refaire.
Plus tard durant le tournoi, alors qu'il ne reste plus qu'une cinquantaine de joueurs et que j'écris dans le chat d'Everest que je protègerai mon bounty comme une jeune vierge son hymen, une joueuse encore en course (pseudo manifestement féminin) m'interpelle et souhaiterait en savoir plus sur moi. Je me dis donc que mon aura de salopard a su opérer par écrans interposés et que ma prose raffinée l'a séduite. L'ambiance se rafraichit brutalement quand, quelques messages plus loin, elle ajoute: "C'est mon premier tournoi. Je suis fière parce que je suis allée plus loin que mon fiston". Histoire de cibler un peu mieux l'âge de la demoiselle, je lui demande si son fiston est plutôt Antoine Saout ou Roger Hairabedian. Ce à quoi elle répond: "oui oui, c'est Antoine".
L'idée d'un plan machiavélique me vient alors en tête: me plaindre à la maman du comportement d'Antoine afin d'obtenir de lui, sous la pression, qu'il réponde enfin à cette interview. L'histoire ne dit pas si c'est cette discussion ou un autre élément qui aura enfin décidé Antoine Saout à répondre. Toujours est-il que je dois l'appeler prochainement pour un entretien qui promet...
SuperCaddy